malézieux brice MALEZIEUX
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Un chevalet sur les toits par Anne Höffel

Si familier de la Galerie, Brice Malézieux, qu'on l'adouberait volontiers « Vigilant d'Honneur » ; discret, pourtant ; pas de ceux qui battent tambour autour de leurs oeuvres ou s'attachent aux chausses des Média en quête d’une chronique ou d’une photo. Il n'a jamais été un stakhanoviste de la palette : pas homme à s’enchaîner à son chevalet pour enduire, « à tout va », toile après toile. En un sens, bergsonien : de même qu'il faut, au sucre, le temps de fondre, au médium, le temps de sécher, si l'on veut reprendre, harmoniser les tons et coordonner les volumes. Quand tant d’autres bâchent en invoquant la spontanéité comme dynamique de l’art…

Peintre austère : de la mesure et de la réflexion. Trop de savoir-faire pour se laisser aller à cette dextérité de mauvais aloi dont font preuve- si preuve il y a- ceux qui sont contraints à donner le change sur la vacuité du tout par l'habileté d’un détail. Pas le genre « peintre à l'estomac »ou bluffeur de cimaises, Brice Malézieux.
Ce qui n'excuse pas- on lui en a voulu- une certaine avarice dans la production qu'il justifie par le refus de se galvauder. Il « n’entre en peinture » qu’après de longues hibernations, lors d’un thème nouveau qui lui aguiche les pinceaux. Qu’on se souvienne de la série des chapeaux.

- Passe encore de peindre des pommes- voire des portraits- mais des chapeaux ! grommelèrent certains esthètes effarouchés, issus, sans doute, du salon Verdurin. Un dîner de têtes, soit, pas un colloque de couvre-chefs !

Comme si la mortaise ne révélait pas mieux que le tenon ; le négatif ne cernait pas plus que le positif, la béance que la saillance ? Combien d'’hommes et de femmes « à chapeaux » valent mieux, vus comme…coquilles vides et « nés coiffés », qu’ils ne sauraient y prétendre par leur esprit ? Pas impossible que Brice Malézieux n’ait voulu là, par cette conduite de la patère, exprimer une misanthropie amusée- et amène- qui le fait éluder l'humanité dans ses paysages. Il agréerait sans doute la remarque d’un personnage de Malraux : « l'homme est le parasite de la terre »…

Mais c'est là s’aventurer en deçà de ses toiles et il ne le permettrait pas : peintre, pas au-delà de tes châssis, critique au-delà de ta glose.

A mesure que son œuvre s’invente il est remarquable que le « motif » lui devienne inessentiel. Un comble pour ce figuratif forcené. Ainsi, pour cette exposition, il a choisi d'’arrimer son chevalet sur… les toits de Saint-Céneri, il a suffit d'un voile de neige pour qu'ils s'imposent à sa palette. Il est vrai que du chapeau au toit, unité de point de vue …judicatif. Une neige, dira-t-on est-ce si novateur ? Tant d'autres ont broyé du blanc dans la profession !

Anne Höffel.



Anne Höffel
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